Trucs et astuces


Cette page donne des informations pour préparer des sorties de terrain optimales et pour observer les papillons dans les meilleures conditions.

Pourquoi observer les papillons ?

L’observation des papillons présente de nombreux avantages :

  • ce sont des insectes très esthétiques
  • ils sont faciles à observer et relativement faciles à identifier
  • les données collectées sont utiles pour leur protection car beaucoup d’espèces sont menacées
  • ce sont d’excellents bio-indicateurs dont la présence ou l’absence renseignent rapidement sur la qualité d’un milieu
  • le nombre d’espèces en Suisse (216) est raisonnable. En 2 ans, il est possible de devenir déjà un bon connaisseur des différentes espèces
  • l’observation des papillons est compatible avec une balade en famille
  • il n’est pas nécessaire de se lever tôt comme pour d’autres groupes faunistiques (mammifères, oiseaux)
  • plusieurs espèces peuvent assurément être observées proche de chez soi
  • toutes les informations nécessaires pour s’intéresser aux papillons sont rassemblées dans lepido.ch.

Quelle est la bonne période pour observer les papillons ?

L’observation des papillons peut être pratiquée tout au long de l’année. Si l’on se restreint à l’observation des adultes, la saison de végétation (début mars à fin octobre) est naturellement la période la plus favorable. Entre novembre et février ne peuvent être observées que le petit nombre d’espèces hivernant à l’état adulte. C’est ainsi que l’on rencontre typiquement des individus sporadiques de Vulcain, Petite Tortue ou Petit Nacré ayant quitté temporairement leur gîte d’hibernation en raison d’une température clémente. Pendant tout l’hiver, il est aussi possible de rechercher les œufs, chenilles et chrysalides de certaines espèces, bien que cela requière une grande motivation et de la patience.

De manière générale, la meilleure période pour observer les papillons correspond à l’optimum de la floraison des prairies : avril et mai en plaine, mai et juin aux alentours de 1’000 m d’altitude, juin et juillet vers 1’500 m et juillet-août au-dessus de la limite de la forêt.

En plaine, certaines espèces ont deux cycles de reproduction annuels. On peut ainsi de nouveau observer des individus en fin d’été (août-septembre). C’est le cas notamment de plusieurs espèces d’azurés.

Étages altitudinaux et principales périodes de vol correspondantes.

Où observer les papillons ?

Les milieux les plus riches en papillons sont les prairies fleuries situées entre 1’000 et 1’500 m d’altitude, bien exposées au soleil, à proximité de buissons, de pierriers et de petits cours d’eau. En Suisse, les cantons du Valais et des Grisons sont ainsi particulièrement favorables. Dans certains sites de ce type, on peut observer plus de 60 espèces différentes en une seule visite. De manière générale, les zones urbaines, les zones agricoles intensives et les forêts denses abritent peu d’espèces. Grâce aux cartes topographiques et aux photos aériennes suisses (www.map.geo.admin.ch) ou à Google Earth, il est possible de repérer à l’avance des milieux potentiellement favorables dans sa région, puis d’aller les prospecter.

Exemple de site très favorable aux papillons, composé de différents milieux (rives humides de cours d'eau, prairie sèche hétérogène, buissons, lisière de forêt).

Exemple de site défavorable aux papillons (composé uniquement d'une prairie grasse).

Exemple de site très favorable : coteau sec valaisan d'exposition sud (image Google Earth).

Exemple de site défavorable : plaine agricole intensive (image Google Earth).

Comment observer les papillons ?

Pour bien observer un papillon, il faut soit s’en approcher de près, soit l’observer avec des jumelles (avec un modèle à faible distance de mise au point) ou éventuellement un appareil photo muni d’un téléobjectif (cf. matériel).

Avec un peu de pratique, il est relativement facile d’approcher un papillon sans le déranger. Bien que très sensibles aux mouvements et à la présence d’ombres, les papillons n’ont en effet pas la crainte de l’homme, contrairement à d’autres groupes comme les oiseaux ou les mammifères. Ainsi, en prenant le temps de s’approcher très lentement, sans mouvements brusques et sans faire de l’ombre sur lui, on peut souvent approcher un papillon à quelques dizaines de centimètres seulement, voire quelques centimètres. Avec cette technique, il est inutile de se munir d’un téléobjectif pour faire de bonnes photos. Un simple appareil photo, parfois même un smartphone, suffit largement.

Comment identifier les papillons ?

L’idéal est d’identifier les papillons sur le terrain, au moment de leur observation. Pour ce faire, il est préférable de disposer de connaissances préalables. Le mieux est de s’entraîner à les reconnaître à l’avance sur lepido.ch ou avec le guide d’identification, par exemple pendant les jours de pluie où les longues soirées d’hiver. Pour mémoriser plus facilement les différentes espèces, il faut procéder en les organisant mentalement par groupes (par exemple le groupe des piérides blanches). À l’intérieur d’un groupe, on apprend le nombre d’espèces (par exemple 8 espèces de piérides blanches) et les quelques critères (typiquement 4-5) qui permettent de les différencier. Cette méthode permet un gain de temps considérable sur le terrain.

Une fois sur le terrain, il faut savoir que les papillons ont des périodes où ils sont très actifs (en général aux moments les plus chauds de la journée, typiquement 11-16h), volant rapidement et inlassablement, mais aussi des périodes relativement calmes où ils sont faciles à observer : butinage calme sur un petit groupe de fleurs, réchauffement au soleil en début ou en fin de journée, repos sur des plantes en cas de température trop basse, de temps couvert ou durant la nuit.

Durant les périodes où les papillons sont très actifs et mobiles, les observations sont souvent trop brèves, ne permettant pas l’utilisation du guide sur le moment. L’identification est donc problématique car il est souvent impossible d’identifier correctement un papillon uniquement sur la base du souvenir de son observation. Certaines espèces diffèrent en effet uniquement par des critères subtils (présence d’un point, alignement de taches par exemple). Dans ces conditions, l’idéal est de prendre des photos du papillon observé, ce qui permet, s’il s’envole, de l’identifier par la suite sur la base des photos (par exemple le soir sur son ordinateur). Attention, pour pouvoir identifier correctement un papillon, il est souvent nécessaire de disposer de photos de ses deux faces (dessus et dessous).

Durant les périodes où les papillons sont relativement calmes, il est possible de s’en approcher et de les identifier directement sur le terrain avec le guide d’identification ou l’app Webfauna. Vous trouverez plus d’informations sur la manière de les identifier sur ce lien.

A condition de respecter la législation en vigueur (espèces protégées, réserves naturelles, zones d’interdiction de capture) – cf. informations à la rubrique des filets sur ce lien – et en prenant toutes les précautions nécessaires pour ne pas endommager les individus, il est aussi possible de capturer temporairement les papillons à l’aide d’un filet pour pouvoir les observer dans une petite boîte transparente, et éventuellement les photographier avant de les relâcher.

Exemple de matériel (filets et boîtes) pour la capture des papillons.

Hespérie capturée temporairement dans une boîte (relâchée quelques secondes plus tard).

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