Il n’est ainsi pas toujours possible d’identifier avec certitude les individus observés, notamment dans les cas de figure suivants :
- un individu particulièrement atypique ne correspond pas aux critères décrits puisqu’il est en dehors des variations naturelles considérées;
- les critères ne sont plus suffisamment visibles sur un individu très usé ayant perdu un grand nombre d’écailles ou une partie de ses ailes;
- un individu n’est pas suffisamment typique pour être attribué à l’une ou l’autre espèce. Cela arrive chez certains groupes qui présentent une forte variabilité naturelle et/ou dont certaines espèces sont très semblables, par exemple les hespéridés du genre Pyrgus, les piéridés des genres Colias et Leptidea, ou les nacrés du genre Boloria.
Dans tous ces cas, on cherchera à trouver d’autres individus plus typiques ou plus frais sur le même site. Si ce n’est pas possible, on renoncera à signaler l’espèce sur le site.
Compte tenu de ces variations naturelles et du fait que ce site adopte une philosophie de préservation des espèces (c’est-à-dire qu’il préconise de ne pas tuer les individus pour extraire et examiner leurs pièces génitales), on peut considérer que, pour des individus en bon état, la clé d’identification permet une identification correcte d’au moins 90% des individus, et les planches des critères une identification correcte d’environ 98% des individus (toutes espèces confondues).
Se méfier de la variabilité géographique
Lepido.ch considère uniquement les papillons observés en Suisse. La plupart des espèces présentes en Suisse sont également présentes en Europe et parfois au-delà. A part pour les espèces migratrices, les espèces montrent des variations géographiques parfois importantes à grande échelle, pouvant donner lieu à la distinction de sous-espèces. Les variations à l’échelle de la Suisse ont été prises en compte dans ce site mais non au-delà, et les critères d’identification pourront ainsi ne plus s’appliquer correctement déjà dans les pays limitrophes. Comme cas particuliers à mentionner, l’Azuré du baguenaudier (Iolana iolas) ou la Mélitée des linaires (Melitaea deione) sont représentés en Suisse par des sous-espèces uniquement présentes en Suisse ayant des particularités propres, utilisées dans ce site comme critères d’identification.
Utiliser ponctuellement les pièces génitales pour valider une identification
Les pièces génitales sont d’excellents critères d’identification des espèces (parfois les seuls qui permettent de d’identifier avec certitude un individu). Pour la plupart des espèces, l’examen des pièces génitales implique de collecter un spécimen, de le tuer et de le préparer en laboratoire. Il existe toutefois deux groupes pour lesquels les pièces génitales des mâles peuvent être observées sur le terrain sans mettre en danger la vie des individus : les mélitées et les sylvandres. Les mâles de ces espèces, une fois capturés à l’aide d’un filet, sont maintenus entre le pouce et l’index. Une légère pression latérale sur l’abdomen fait alors apparaître les pièces génitales qui peuvent être observées à la loupe ou photographiées à l’aide d’un appareil macro. Chez les mélitées, il faut observer la forme du petit « crochet » (appelé valve) qui est visible. Pour les sylvandres, il faut compter le nombre de bâtonnets noirs qui apparaissent (appelés organes de Jullien). Puisque ce site se limite aux critères d’identification visibles sur le terrain, seules les pièces génitales de ces espèces ont été illustrées.